T.P.E. Sparte
  I- Genèse et système politico-social
 

I-                Genèse et système politico-social

 

A- Lycurgue et sa constitution.

Nous ne savons pas si Lycurgue a été créé pour servir de légende à l’histoire de Sparte ou s’il a réellement existé, cependant il est connu pour avoir donné à Sparte une constitution particulière. A partir du VIIIe  siècle av. J.-C. il instaure une oligarchie à caractère militaire en opposition au futur système démocratique d’Athènes. Etant convaincu de la nécessité d’établir une nouvelle organisation pour le bien de la cité, il réunit trente spartiates parmi les plus importants, dont les deux rois afin d’établir de nouvelles institutions. La première innovation fut l’établissement du Sénat (ou gérousie), composé de 28 sénateurs de plus de 60 ans et des deux rois. Celui-ci fut créé pour tempérer le pouvoir et  éviter que le système bascule vers la tyrannie ou vers la démocratie. La gérousie possède le pouvoir législatif et peut servir de Haute Cour de Justice. La deuxième mesure qu’il a entrepris fut le partage des terres pour effacer les inégalités existant entre les citoyens. Il les persuada de mettre en commun les richesses ainsi que les terres qui produisaient ces richesses. Il divisa donc la Laconie en 30 000 parts pour les périèques et le territoire de Sparte en 9000 parts redistribuées à autant de citoyens. De cette manière, il pensait que chaque spartiate possèderait la même proportion de nourriture. Il entreprit aussi, afin de supprimer entièrement les différences entre les citoyens, de partager les biens mobiliers. Se heurtant au refus de certains il  prit un chemin détourné en décidant de supprimer la monnaie d’or et d’argent et en instaurant la monnaie de fer à laquelle il donna une faible valeur pour un poids et un volume considérable. Ceci ôta toute envie de richesse à ses concitoyens, en effet le poids et le volume de la monnaie la rendaient difficilement transportable et entreposable. De plus cette monnaie n’ayant aucune valeur aux yeux des autres grecs, plus aucun marchand ne se rendait à Sparte contribuant ainsi à son isolement.

Il bannit ensuite de la cité les arts, les considérant comme superflus.

Dans le dessein d’attaquer encore plus efficacement le luxe il promulgua une troisième réforme qui obligeait les citoyens à prendre leur repas en commun (repas appelés syssities). De cette manière ils recevaient tous les mêmes rations (réglées par l’Etat). Même les rois ne pouvaient déroger à cette loi. Il mit en place aussi trois grandes ordonnances appelées rhêthres : la première fut d’interdire l’écriture des lois. Les lois orales apportées par l’éducation n’en seraient que plus respectées et les petits amendements n’en seraient que plus faciles à appliquer. La seconde fut de proscrire le luxe, et de n’autoriser comme outils de fabrication pour les maisons que la scie et le marteau pour les rendre plus modestes. La troisième fut d’interdire que l’on s’en prenne plusieurs fois au même ennemi afin d’éviter qu’il ne s’aguerrisse à force de se défendre.

Lycurgue institua aussi tout un système d’éducation des jeunes Spartiates, mais nous en parlerons dans la deuxième partie.

Enfin, afin d’éviter que les citoyens contractent des habitudes, des mœurs, des idées étrangères à celles de Sparte, il ne permit pas à ses concitoyens de sortir du pays et interdit aux étrangers d’y venir.

 
               
buste représentant Lycurgue.

B- L’exercice du pouvoir

Sparte est dirigée par deux rois issus de familles rivales, qui commandent l’armée à tour de rôle; celui qui ne combat pas demeure dans la cité. A l’origine ils possédaient le pouvoir exécutif cependant cent trente ans environ après la constitution de Lycurgue, le roi Théopompe céda ce pouvoir à cinq citoyens appelés les éphores pour équilibrer l’oligarchie et pour éviter toute convoitise d’un pouvoir trop grand. Le pouvoir des rois se limite donc au pouvoir militaire. Le monarque est entouré de généraux (polémarques) et d’officiers et d’une garde personnelle de 300 hommes. Le pouvoir exécutif est exercé par des magistrats, élus annuellement par l’Apella, l’assemblée des Spartiates (composée de tous les Spartiates de plus de trente ans), et dont les plus importants sont les cinq éphores. Ils ont tous les pouvoirs et surveillent les rois; leurs décisions sont indiscutables, tous les citoyens les craignent.

Le pouvoir législatif est attribué à un conseil aristocratique, la gérousie, composée de 28 sénateurs de plus de 60 ans (donc exempts de service militaire) et des deux rois. Les sénateurs sont élus à vie par l’Apella de la manière suivante :

Lorsqu’un sénateur mourait, on en élisait un autre parmi les hommes ayant le plus grand mérite; au passage de chaque candidat les citoyens l’acclamaient; les juges se trouvant dans une pièce à part et ne connaissant que le numéro de passage du candidat (afin d’éviter les corruptions), désignaient celui qui avait suscité le plus d’acclamations.

La Gérousie peut aussi servir de Haute Cour de justice.

L’Apella n’a qu’un pouvoir restreint, les citoyens n’ont pas le droit d’instituer des débats, de plus son vote est approximatif car les citoyens ne votent pas individuellement. En effet les décisions sont prises en fonction du volume des cris et non en fonction du nombre de voix.



       C- Organisation sociale.

 Seuls les hommes Spartiates proprement dits possèdent des droits civiques et politiques. Ils se nomment eux-même les Egaux et sont assez peu nombreux comparés aux autres habitants de la Laconie ( ils ne dépassèrent jamais les dix mille hommes), ils sont tenus au service militaire jusqu’à 60 ans et ne peuvent participer à l’assemblée qu’à partir de 30 ans. Ils ne peuvent exercer aucune activité agricole, commerciale ou artisanale; leur seule occupation étant la défense de la cité. Ils forment donc une armée de métier permanente au service de l’Etat. Ils possèdent un domaine, appelé lot, sur le territoire de la cité. Les lots sont en principe égaux, héréditaires et inaliénables. Ils perçoivent le revenu de ces terres dont ils doivent céder une partie à l’Etat (sous peine d’être momentanément déchus de leurs droits politiques) qui contribue à l’approvisionnement des syssities. A chaque lot sont attachés des familles de serfs : les hilotes.

Les hilotes sont probablement les anciens habitants de la Laconie et de la Messénie, réduits au servage par les Spartiates. Ils sont la propriété de l’Etat qui a seul le droit de les affranchir mais sont mis au service de citoyens dont ils cultivent les terres et auxquels ils doivent donner une redevance annuelle (une partie de la récolte). Cette redevance doit permettre aux citoyens de se nourrir sans avoir à travailler eux-mêmes. Le surplus appartient à l'hilote qui peut ainsi s'enrichir par son travail tandis que le citoyen Spartiate est condamné au mieux à maintenir son niveau de vie. Ils étaient redoutés des Spartiates à cause de leur nombre (on estime qu’ils étaient cinq fois plus nombreux que les citoyens) c’est pour cela que chaque année l’état de guerre était prononcé contre eux afin de les effrayer. Les hilotes étaient donc traités sans pitié, les humiliations étaient fréquentes et une police secrète était chargée de tuer ceux qui menaçaient de devenir dangereux. Les jeunes Spartiates devaient d’ailleurs en tuer un lors de l’épreuve initiatique de la Cryptie. Les révoltes des hilotes sont fréquentes et sévèrement réprimées (comme en –464 lors d’un tremblement de terre dans le Péloponnèse).

Entre les Egaux et les hilotes se trouvent les Périèques.

Leur nom signifie ceux qui habitent autour, en effet il s’agit des habitants libres de la Laconie et des régions conquises (Messénie, île de Cythère). Ils sont libres d’eux-mêmes et de leurs biens mais paient l’impôt à Sparte. Les droits politiques leur sont refusés et ils ne bénéficient pas de la plénitude des droits civiques, ainsi ils ne peuvent être magistrat ni même participer à l’Assemblée. Ils s’occupent de travaux agricoles, de commerce et d’artisanat. Certains ont même servi dans l’armée de Sparte comme infanterie de marine ou comme hoplite. Ils sont plus nombreux que les Spartiates et finiront par constituer l’essentiel de l’infanterie. Ils possèdent leur propre administration municipale et des esclaves (mais pas les hilotes). Ils forment donc une bourgeoisie dépourvue de droits politiques.

 

 

   On a vu que les spartiates n’avaient pas le droit d’être agriculteurs, commerçants ou ouvriers (ils possédaient des terres gérées pour eux par des hilotes). En effet tous les Spartiates devaient être soldats de métier. Nous allons maintenant voir comment ils étaient formés à faire de l’art de la guerre leur profession. 

 
II-               
L’éducation Spartiate: une éducation militaire.

 
   
 
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